La Colorieuse
La Colorieuse de Ciel est une douce histoire de famille. Une histoire de petite fée qui chaque nuit, s’envole dessiner.
Inventée par mon père, cristallisée par mon frère, c’est l’histoire qui m’a donné envie d’écrire. J’avais seize ans lorsque j’ai commencé à torturer des carnets. Aujourd’hui, je martyrise plutôt des claviers.
Depuis cet âge, j’écris essentiellement pour comprendre mes émotions. Je matérialise mes idées et décharge mon esprit. Car après tout, chacun sa thérapie.
Bienvenue dans mon monde.
Fanny
J’ai commencé l’écriture à l’âge de 16 ans. Depuis que mon grand frère a rédigé une courte nouvelle à mon attention et que je suis partie à l’internat. C’est exactement cela. J’écris depuis qu’il m’a appelé Princesse, Colorieuse de Ciel et que je suis partie de chez moi. Depuis qu’il a donné à mon imaginaire assez de matière pour avancer quelques années. Moi qui me plongeais sans hésiter dans les bouquins de Mathias Malzieu, toujours envieuse de ces personnages au caractère extraordinaire, voilà que j’avais, grâce à mon frère, moi aussi une étiquette particulière. Je n’étais plus une jeune fille banale, identique aux autres. Car dès lors, j’étais capable de colorier le ciel et de lui donner la couleur de mes états d’âme. Pluie, éclairs, orage, grêle ou neige signifiait ainsi tristesse, énervement, frustration, colère ou désespoir. J’étais une Princesse avec un sacré privilège, celui de choisir quotidiennement la couleur du plafond de notre monde.
Par cette histoire, mon aîné m’a donné à l’époque un merveilleux moyen de me découvrir et de franchir l’adolescence assez sereinement. Car en voyant ce qu’il était capable d’écrire, j’ai moi aussi voulu apprendre à maîtriser les mots. Je voulais être capable d’écrire d’aussi belles choses. Et j’ai donc passé mes soirées enfermée dans ma chambre, à torturer un fichu carnet à l’aide d’un stylo bille. J’ai écrit. Et grâce à ces longues soirées de réflexion passées en tête à tête avec mes carnets, à tenter de comprendre la logique de la vie et la raison de mon existence, j’ai grandi. Grâce à l’écriture, j’ai pu me découvrir, apprivoiser mes capacités et mes limites, identifier mes centres d’intérêts et maîtriser mes sentiments. Cette histoire de Colorieuse a rythmé six années de ma vie. Elle m’a donné une raison concrète d’écrire, m’a permis d’avancer et de devenir la jeune femme relativement décidée et épanouie que je suis aujourd’hui.
Passé ces six années d’écriture acharnée, j’ai régulièrement cru que c’en était fini. J’ai eu de longs passages sans textes et j’ai été sereine ainsi. J’ai vécu des tas de belles choses et ne me suis jamais ennuyée. Mais en réalité je viens de le comprendre, la thérapie ne sera jamais achevée. Car la vie nous réserve toujours de nombreuses surprises. Nous aurons toujours de multiples épreuves à traverser. J’ai souvent repris mon clavier, j’ai même parfois écrit sur mon téléphone. J’ai traversé l’Europe en écrivant, je suis rentrée de Tahiti en écrivant, je me suis plusieurs fois séparé en écrivant, et j’apprivoise aujourd’hui la maladie en écrivant.
Ecrire me permet d’avancer. Et je compte bien ne pas m’arrêter.