8. Changeons de gynéco…

Mercredi 27 juillet 2022, non mais quelle connasse !

Je crois que j’ai récemment accumulé beaucoup d’émotions. À voir comment je me mets à pleurer d’un coup cet après-midi, il semble que j’ai atteint le trop plein. J’allume donc mon ordinateur pour essayer de revenir un peu sur ces derniers jours. Il faut que j’évacue tout ça. Je pars en vacances demain matin et j’aimerais avoir le cœur le plus léger possible pour les trois prochaines semaines ! Je n’amène d’ailleurs aucun livre traitant d’endométriose. J’ai besoin de faire une pause et d’oublier quelques temps la maladie. Je pensais l’avoir fait ces quelques derniers jours mais j’ai cru comprendre cet après-midi que se mettre dans une bulle de fête et d’alcool durant cinq jours avait eu pour effet de me changer les idées, de me remonter temporairement le moral, mais certainement pas de me ressourcer. Je suis à la veille de mon départ pour Mayotte, complètement épuisée ! Cinq jours complets de fête de la Madeleine, je ne pensais pas en être capable ! Je n’ai plus de voix, mon corps est douloureux de la tête aux pieds, je dormirais trois jours entiers suite à la séance d’acupuncture d’hier, mais quoi qu’il en soi, j’ai profité ! Et après deux ans de cette galère sans nom, ça m’a fait du bien !

Je suis en vacances depuis quinze jours et je n’ai jusqu’ici pas arrêté. Rendez-vous médicaux, repas avec des amis, visite à Maman puis à Papa, week-end à la plage, séjour à Bordeaux et déménagement de mon frère, et puis fêtes de la Madeleine. 

Cet après-midi, je me suis simplement mise à pleurer en constatant que ma seconde consultation avec la gynécologue n’était remboursée qu’à hauteur de 23€ sur 60€. Ni la gynéco, ni sa secrétaire ne m’avaient bien sur prévenu de l’aspect « consultation privée » de ce RDV. Le premier ayant été effectué à l’hôpital public, comment pouvais-je deviner que ce mardi 19 juillet précisément, Madame effectuerait des consultations privées ? Personne ne m’a donc prévenu. J’ai payé, et le RDV n’a servi à rien. Enfin si, il m’a fermement convaincue de changer de gynécologue ! Car j’ai rarement vu aussi peu d’intérêt pour un patient. Ce qui est quand même dommage pour un médecin et qui plus est un spécialiste. Je suis arrivée avec les images de mon IRM passée le vendredi précédent. Ces images étaient l’objet même de ce rendez-vous. Et elle ne les a quasiment pas regardés ! En tout cas, elle ne me les a pas commentés. Je lui ai tendu le CD qui les contenait, elle m’a indiqué ne pas avoir de lecteur et devoir donner le CD à sa secrétaire pour que cette dernière ajoute les images à mon dossier. Ne la voyant pas bouger, j’ai précisé qu’un lien accessible avec un code m’avait été donné pour consulter les images en ligne. Elle a essayé mais n’a pas réussi à deux reprises. Je lui ai alors affirmé que cela marchait puisque j’avais réussi à charger les images sur mon téléphone quelques minutes plus tôt dans la salle d’attente. Et là… 

« Bon donnez-moi votre téléphone.

– Mais vous y voyez là en tout petit ? 

– Oui oui c’est nickel… Bon ben c’est pas majeur votre truc. »

Fin des explications. C’est pas majeur mon truc. Après seulement deux rapides visionnages sur un IPhone. Très bien. La suite a été pour moi catastrophique et d’une négligence inouïe. Plus le rendez-vous avançait, plus j’avais envie de fuir loin de cette personne. A chacune de mes questions et à chacune de ses réponses sèches et expéditives j’avais la sensation de l’emmerder.

« Et la pilule en continu, ça vous a stoppé les règles ?

– Oui mais j’ai encore toutes les douleurs associées.

– Ouais bon faut attendre plusieurs mois.

– J’ai la peau hyper sèche et des plaques comme de l’eczéma.

– Oui les effets secondaires, et ben hydratez ! (Et ben oui Fanny, c’est logique !…)

– Mais du coup je vais rester toute ma vie sous pilule en continu ? C’est la seule solution ?

– Ah ben oui, tant qu’il n’y a pas de désir de grossesse (ton dédaigneux comme si c’était logique). Et puis alors après, il faudra faire vite ! On arrête la pilule et on ne bataille pas plusieurs cycles, faut tomber enceinte tout de suite !! Y’aura pas le temps ! »

Super, ça me donne envie. Vraiment ! J’ai hâte que vous m’accompagniez dans mon désir de grossesse ! Connasse ! Non seulement elle détermine d’elle même que je n’ai pas de désir de grossesse, sans même me demander où j’en suis dans ma vie. Elle me claque la porte au nez, apparemment pour l’instant, je n’y ai pas droit ! Et en plus de cela, elle est autoritaire et stressante quand à la façon dont cela devra se passer. On n’a pas le temps… Non mais sans rire. Il va vraiment falloir que j’aille réouvrir cette porte claquée, oser lever le petit doigt et dire « oui je veux un enfant » ? La réponse est non, je vais directement aller voir quelqu’un qui laisse cette porte entrouverte. Comme on la laisserait à un enfant qui aurait peur de s’endormir dans le noir. Je ne vais certainement pas continuer à me faire violenter par cette femme qui décide à ma place d’où j’en suis dans ma vie. 

Concernant les douleurs, elle a minimisé l’ensemble de celles-ci. « Vous avez mal du côté gauche ? Ah mais si y’a une atteinte au foie c’est côté droit, donc ce n’est pas ça. Vous avez mal dans la jambe ? Ah ben c’est sûrement le sport. Ah vous n’en faites plus ? Mais si quand même, c’est bon pour le moral ! Bon on va chercher une explication pour les douleurs de la jambe gauche alors mais à mon avis ça n’a rien à voir… Vous avez des vertiges, des nausées et des maux de tête ? Non mais ça c’est juste de la fatigue ». Et ainsi de suite. Oui, c’est de la fatigue. De la fatigue liée à toutes ces nuits remplies de douleurs… Mais ça, elle ne l’entend pas.

Elle a rapidement évoqué le traitement sans montrer la moindre intention de le changer. C’était juste question de politesse quoi. Evoquer le traitement mis en place, pour sa bonne conscience.  « L’électrostimulation ça vous fait mal au ventre ? Ah ben essayez dans le dos… ». Super, merci du tips. Et puis « Vous avez vu un gastroentérologue ? Il vous a donné les mêmes cachets antispasmodiques ? Ah ben il a dit que mon traitement était bon alors ? ». Elle avait l’air si fière d’elle. Mais tu veux un pin’s pour des antispasmodiques Connasse ? J’avais en face de moi un enfant qui gagne un bon point. Alors quand j’ai dit que la gastroentérologue n’avait pas compris l’utilité de l’électrostimulation sur le ventre, étant donné les problèmes digestifs avérés, elle a répondu toute vexée « ouais c’est parce qu’elle ne connaît pas ». Je t’en foutrais des électrodes sur le crâne à te flinguer le cerveau ma petite ! 

Salle d'attente - IRM - Endométriose
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