Bonjour tout le monde,
Ça y est, je file en Italie pour les presque deux prochaines semaines à venir.
Les jours s’enchaînent assez vite depuis la reprise. Avec trois villes en six jours, j’ai l’impression d’avoir quitté la Roumanie il y a des semaines ! Il faut dire que le passage à Belgrade aura été assez dépaysant voire perturbant. Cinq jours après, j’ai encore du mal à savoir quoi penser. C’est certainement que je n’ai pas aimé,… Les serbes sont très sympa mais franchement, cette ville est plutôt bizarre. Elle est assez imposante en son centre. Beaucoup de bâtiments datent du 19ème siècle, lorsque la ville s’est progressivement délesté de l’emprise turque et s’est occidentalisée. Banque, bâtiments officiels, larges rues piétonnes,… que des trucs bien gros, bien gris, bien imposants et donc bien moches. Ensuite, elle est assez bordélique aux alentours. En banlieue, les petites maisons se retrouvent mélangées aux immenses barres d’immeubles. Elles sont même parfois coupées en deux par l’implantation d’une nouvelle construction. Maîtrise foncière et cadastre ? Je préfère ne pas essayer de comprendre ! Ici on ne pense pas avec des logiques « d’ilots » d’urbanisation, on construit comme ça vient. On tire des câbles électriques au besoin, on se gare où l’on veut, on ouvre son petit commerce pour vendre ses choux, on fait cuire sa viande dans son jardin et tant pis pour tours d’habitation voisines. C’est vivant mais franchement bizarre !

Bon il faut tout de même remettre tout ça dans différents contextes :
- La ville a été conquise, détruite et envahie pas une quarantaine d’armées différentes. Position stratégique entre l’occident et l’orient, les serbes ont eu essentiellement à lutter contre l’emprise turque et contre les ambitions d’extension austro-hongroises.
- Un certain malaise politique et social et un problème de nationalités ont fait leur apparition dans les années 60 : manifestations contre Tito, affrontements entre étudiants et police et problème de positionnement au sein de la Yougoslavie puis avec le Kosovo.
En bref, avec une telle histoire mouvementée, pas étonnant que l’identité de Belgrade soit difficile à cerner !
- La gestion administrative de la ville est peut-être un peu trop compliquée… : une maire et une assemblée pour une ville divisée en 17 municipalités (avec président et assemblée), elles-mêmes divisées en communautés locales (avec conseil local). Ça en fait du monde !
- La Serbie est le seul pays traversé lors de ce périple qui n’est pas dans l’Union Européenne. Les moyens ne sont donc certainement pas les mêmes, dur dur d’entretenir une ville aussi ancienne que Belgrade.
Alors voilà, à Belgrade c’est le bordel oui.
Bon ils ont quand même de nombreux parcs, un beau parlement (malheureusement bordé d’une deux fois trois voies,…) et la plus grosse église orthodoxe du monde (mon dieu qu’on s’y sent petit là-dedans !). Ils ont aussi réussi à conserver Skadarlija, la plus ancienne rue de la ville et à mettre en valeur la forteresse et le parc du Kalemdgan. Ils ont commencé à réaménager les quais et à réinvestir les vieux hangars portuaires. Le souci, c’est qu’un énorme projet immobilier est en cours. Les vieilles bâtisses actuellement occupées par de nombreux bars alternatifs vont donc être détruites pour faire place à d’immenses immeubles d’habitations pour riches. Ils ont également un grand lac artificiel où se balader, faire son sport ou faire la fête. Bon comme c\’est serbe, ça reste bordélique. Et ils ont un « novi Beograd » (nouveau Belgrade) rempli de sièges de grandes entreprises et de barres d’immeubles brutalement construites après 1948. Ah les blocs communistes,… je n’en peux plus !
Après tout ça, je peux vous dire que ça fait du bien de retrouver des petites villes telles que Zagreb et Ljubljana, relativement épargnées par les guerres et les constructions communistes. C’est reposant et agréables !
Je vous fais rapidement un retour là-dessus.
D’ici là portez-vous bien, moi je file apprécier l’Italie !
Fanny