04.11.15 – Bratislava et Budapest, de découverte en découverte

Dernier jour à Arad..

Nous y voilà, déjà une semaine de passée. J’aurais eu le temps de me reposer et reprendre des forces (ou autrement dit, dormir et bouffer), de faire le point niveau budget et de remettre à jour calendrier et parcours sur mon site. J’aurais pu découvrir Arad et la Roumanie grâce à ma copine Justine et surtout, partager avec vous tout ce que j’ai déjà dans la tête. D’ailleurs à ce niveau-là, il nous manque toujours Bratislava et Budapest mais je m’y atèle tout de suite… Avec tous ces compteurs remis à zéro et une twingo toujours en grande forme, je pourrai repartir sereinement vers de nouvelles aventures ! Belgrad, Zagreb, Ljubljuana, l’Italie,… il m’en reste à visiter !

Mais revenons donc à Bratislava… Que ce fut bon de retrouver une ville deux et quatre fois plus petite que les trois précédentes. 432 000 habitants, c’est reposant ! Bon c’est presque de la même taille que Toulouse mais la répartition de la population est tellement différente des villes françaises qu’on n’imagine pas, dans un premier abord, l’importance de cette ville, capitale de la Slovaquie tout de même…

Tour d'Europe 2015 - Bratislava Slovaquie

Comme toujours, je me suis dirigée en premier lieu vers l’office de tourisme afin de trouver un plan. J’ai donc traversé le centre historique tout petit et très charmant. Des maisons peu hautes et colorées, des pavés, des rues piétonnes entretenues, des terrasses et du soleil,… Comment résister ? Une première impression fort agréable, suivie d’une deuxième un peu plus déroutante. Face à ma carte, je me suis rapidement rendue compte que tous les types d’implantations semblaient être mélangés dans cette ville. De l’habitat pavillonnaire aux grands ensembles, des rues étroites aux grands boulevards, des quartiers perméables aux quartiers remplis d’impasses (en plein centre-ville, bonjour l’ambiance ghetto),… Tout se mélange sans aucune logique schématique. Mais comment les slovaques ont-ils réussi à avoir tout ça au même endroit ?

Et bien c’est très simple, il suffit de regarder l’histoire de Bratislava pour comprendre ! Période romaine, période slave, période hongroise durant laquelle la ville prospère, Tchécoslovaquie de 1918 à 1993, influence allemande et bombardements pendant la seconde guerre mondiale, communisme à partir de 1948 et Slovaquie souveraine à partir de 1993. Au niveau du paysage urbain, forcément, ça peut rapidement faire un sacré bazar. Chacun y étant allé de sa propre construction, on passe rapidement des tours médiévales aux immeubles et centres commerciaux du 21ème siècle, sans oublier les bâtiments communistes imposants et posés d’ailleurs un peu n’importe où. Tout est mélangé tellement brutalement que ça en devient presque amusant. La petite maison verte qui se retrouve en face d’une tour de bureaux, l’immeuble en pierres qui se retrouve collé au mystérieux bloc de préfabriqué,… Y’a de quoi rire oui avec un tel bazar ! Enfin beaucoup moins lorsqu’on se rend compte que non, les slovaques n’habitent pas dans les résidences toutes neuves qui parsèment le centre-ville. 70% de la population habitent en réalité de l’autre côté du fleuve, dans les immenses tours en préfabriqués construites par les communistes pour répondre à l’époque à une très forte augmentation de population. Là on comprend que la ville abrite 432 000 habitants…

Aussi surprenant que ce mélange des genres fut l’importance de la place perdue à cause des parkings à moitié vides. Bon d’accord, c’était samedi mais qu’ils soient vides ou pleins rencontrer un parking toutes les trois rues, au bout d’un moment, c’est saoulant. Et le pire pour moi aura été celui implanté le long des quais. Ce parking pourri permettant au bus d’attendre les touristes partis en bateau, limitant l’accès aux jeux pour enfants installés juste à côté et repoussant les nombreux passants et coureurs le long de la route. J’espère que les slovaques comprendront vite qu’il est illogique de laisser un tel espace riche de potentiel aussi mal utilisé. Les quais étaient pourtant agréables jusque-là… Dans un autre registre que les allées « Hviezdoslavovo Nam » très ombragées et bordées de petites terrasses mais tout aussi investis. Pour le reste des espaces publics, on passe du tout rénové et réhabilité au totalement abandonné et déserté en un clin d’œil. Franchement au bout d’un moment, plus rien ne nous étonne…

Bratislava aura donc été pour moi la ville des surprises et des potentiels à développer. Après deux jours, j’en repartais l’esprit plein de nouvelles idées et de motivation pour la suite. Une bonne petite escale avant d’attaquer Budapest et ses 1,7 millions d’habitants.

Après avoir changé d’heure, je débarque donc la capitale hongroise de nuit. Le changement d’échelle fut rapidement cerné, je suis restée bouche bée devant la taille des ouvrages d’art (plus particulièrement les ponts) et des monuments et surtout devant la qualité de leur mise en valeur nocturne. C’était plus que magnifique! La citadelle, le palais royal, le parlement, les ponts, les bateaux sur le Danube et toutes ces lumières,… La « perle du Danube » porte bien son nom !

La ville actuelle de Budapest est issue de la fusion en 1873 de Buda et Obuda rive droite et de Pest rive gauche. Au même titre que Vienne, elle apparaît suite de la partition de l’Autriche-Hongrie de 1920, comme une capitale démesurée pour la taille de son pays. Centre politique, culturel, commercial et industriel, la capitale regroupe également 20% de la population hongroise. Pour faire simple, Budapest, c’est énorme ! Et c’est pourtant bien différent de ce que j’ai rencontré jusqu’ici. Déjà, il faut savoir que la ville a presque entièrement été détruite par les bombardements de la seconde guerre mondiale. Reconstruite pierre par pierre, on sent tout de même que certains immeubles ont été remontés à la va vite, avec des matériaux pas toujours de bonne qualité. Leur vieillissement laisse aujourd’hui un peu à désirer ! Ensuite, la structure sociale de la ville reste assez particulière. Le centre se gentrifie mais les anciens logements d’état hérités de la période communiste permettent aux populations des classes moyennes de rester aux alentours. Les grands ensembles eux, sont privatisés. La ségrégation sociale n’est donc pas la même qu’en Europe de l’ouest.

Enfin, ce qui diffère surtout en termes d’aménagement, c’est le statut de collectivité territoriale accordé aux 23 arrondissements de la ville. Avec 23 entités initiatrices de projets urbains, la dynamique n’est forcément pas la même,… Ça bouge à Budapest ! Un document d’orientations stratégiques permet de cadrer l’ensemble et globalement, ça a l’air de fonctionner plutôt bien. On sent que les aménagements récents, surtout au niveau des espaces publics, sont nombreux. Voilà donc ce qui m’a plu :

  • La présence de bâtiments gris et anciens est rééquilibrée par celle de rues neuves et propres. Le contraste est fort agréable à regarder. Et au passage, en termes de propreté les hongrois semblent un peu maniaques. J’ai rarement vu autant de mecs payés par la mairie pour laver les trottoirs à l’aide de seaux d’eau et de balais-brosses.
  • L’insertion de bâtiments modernes se fait relativement progressivement et dans le respect des proportions.
  • Les rues sont agréables, remplies de bars, restaurants, boutiques et épiceries et ce, quel que soit le quartier.
  • Les 32 lignes de tramways ne gênent pas autant qu’à Vienne (peut être mieux organisées).
  • Les quais offrent tous une superbe vue sur le Danube et la rive opposée.
  • Le mobilier urbain diffère selon les endroits et semble plaire à l’ensemble des riverains.
  • Margit-Sziget, un parc entier installé sur une île,… Pour faire du sport y’a pas mieux, d’autant qu’un piste d’athlétisme vient d’être posée, apparemment ils ont du fric,… Et pour organiser l’un des multiples festivals de la ville, niveau cadre, c’est également plutôt sympa !

En gros et pour conclure, il y a toujours à découvrir et à contempler dans cette ville. Que ce soit en termes d’aménagement ou de vie urbaine, Budapest m’a sincèrement surprise. Concerts, festivals, vie associative, marchés, restaurants, bars, boutiques et bains, la ville regorge de possibilités. Franchement, qu’attendez-vous pour y aller ? Entre les bars ruinés installés dans d’anciens immeubles désaffectés et les bains remplis de vieilles hongroises, vous allez forcement trouver votre bonheur ! Moi, après trois jours là-bas, je me suis tout de suite promis que j’y retournerai au moins une fois dans ma vie !

Tour d'Europe 2015 - SzimplaKert Bar ruiné Budapest Hongrie

Mais avant de tenir ma promesse, il me reste à finir mon tour d’Europe. Je reprends la route demain et entame le chemin retour. Quelques 3000 kilomètres prévus à travers la Serbie, la Croatie, la Slovénie, l’Italie et la France avant de rejoindre la maison…

Allez, on se retrouve vite et prenez soin de vous,

Fanny

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