30.10.15 – Bien arrivée en Roumanie – Retour sur Leipzig et Prague.

Allez je me lance !

Je suis arrivée mercredi soir chez Justine, à Arad. Le point normalement le plus à l’est de mon périple, ça y est, j’y suis ! Et je peux vous dire que psychologiquement, ça fait un plaisir fou d’y être arrivée ! Non seulement parce que ça représente tout de même une sorte d’étape dans mon parcours mais aussi et surtout parce que je retrouve Juju, chez les roumroums !

Tour d'Europe 2015 - Arad Roumanie

Bon j’avoue qu’à part deux grosses nuits de sommeil, je n’ai encore presque rien fait ! Mais la Roumanie attendra bien un jour de plus avant que je la découvre ! La séance de deux heures aux bains de Budapest de mardi m’a légèrement achevée. Depuis trois jours, je crois mon corps relâche toute la fatigue engrangée ces dernières semaines. Il refuse de me donner plus de force et au contraire, en demande encore et encore. Résultat, je mange et je dors… Heureusement que Juju a cours la journée, au moins je ne culpabilise pas d’être aussi peu intéressante. Enfin après trois grosses nuits, ça va déjà bien mieux. Je devrais sortir le bout de mon nez dehors dès cet après-midi.

Me voilà donc en Roumanie et je crois que j’ai pas mal de choses à vous raconter ! J’en ai vu tellement et j’aurais tellement à dire que mon retard de commentaires commence à sérieusement me déranger. Il y a déjà plus de deux semaines je découvrais Leipzig et je ne vous en ai même pas encore parlé… Il serait peut-être temps non ?

Alors c’est parti ! Dimanche 11 octobre, j’arrivais à Leipzig, ville allemande située à environ deux heures au sud de Berlin. Avec un peu plus de 544 000 habitants, 35 000 étudiants et une densité de 1 831 hbt/km² (très faible), Leipzig est une ville à fort potentiel de développement et ça se sent. On est tout de suite marqué par l’aspect dynamique des choses, la ville est vivante et ça fait plaisir à voir ! Un premier repère très facile à identifier : les vélos. Vu le nombre d’étudiants et la faible différence d’altitude rencontrée dans la ville, ce n’est pas étonnant. Les étudiantes m’ayant accueillie (comme une reine je dois dire) dans leur colocation m’en ont d’ailleurs immédiatement prêté un. Dès mon arrivée j’ai eu droit aux clés pour pouvoir être indépendante, au code wifi pour pouvoir geeker, au thé bien chaud pour lutter contre les 5 degrés du thermomètre et donc au vélo pour pouvoir me déplacer. Une combinaison parfaite ! J’ai pu ainsi rapidement vérifier mon hypothèse, les cyclistes circulent partout et les aménagements prévus à cet effet correspondre bien à leurs besoins. Visiter Leipzig en vélo a donc été plus qu’agréable et ce, même avec les 5 petits degrés du thermomètre (pour info, le lendemain matin, il neigeait… en octobre !!!).

Ce qui m’a ensuite interpellée dans la ville a été l’aspect récent ou rénové des bâtiments.  Bon, avec quelques renseignements, j’ai appris que 60% du centre avait été détruit pendant la seconde guerre mondiale. Alors forcément… Mais enfin, l’église présente sur Augustusplatz, la place centrale en termes d’institutions et de communications, n’avait-elle pas été détruite. Ce n’est que quelques années plus tard, en 1968 qu’elle fût dynamité sous les ordres de Walter Ulbricht (politique est-allemande de transformation de la ville).

Tour d'Europe 2015 - Université de Leipzig Allemagne
Université de Leipzig – Augustusplatz – Octobre 2015

Sa reconstruction en version plus moderne a bien entendu  fait l’objet de plusieurs polémiques. Mais aujourd’hui, cette église accueille une partie de l’université de la ville. Différents bâtiments très récents s’y sont accolés afin d’abriter un immense réfectoire, une partie de la bibliothèque universitaire, des bureaux et salles de cours ou de réunion,… L’université de Leipzig ayant été fondée en 1409, je pense personnellement que cette élan de modernisme et cette requalification d’espace aura été excellent pour la ville. Sincèrement, à voir une université comme celle-ci, en plein centre-ville, on aurait vraiment envie de retourner à l’école ! Certains couloirs donnent directement sur les rues belles piétonnes du centre. Boutiques, restaurants, terrasses, parcs, tout est à proximité. De quoi se changer les idées beaucoup plus rapidement que sur notre bon vieux campus bordelais…

En me promenant dans les rues plus éloignées du centre-ville, j’ai par la suite découvert Plagwitz, le quartier alternatif dont les murs sont souvent entièrement recouverts de tags. Et là, en plus de la dynamique des choses, c’est l’énorme potentiel qui m’a directement frappée. Si Leipzig a une densité aussi faible, c’est qu’elle a perdu énormément de population au cours du 20° siècle (bombardements puis exode). Et ici, qui dit faible densité dit espaces vacants. Le quartier de Plagwitz regorge de hangars industriels en ruines et de friches industrielles appelées les « lost places ». Depuis les années 90, la municipalité rénove, réhabilite et requalifie ces espaces plus ou moins rapidement. Mais l’étendue des travaux étant énorme et les subventions difficiles à trouver, elle a finalement décidé de proposer une autre solution. La location à bas prix permet à de nombreux étudiants, artistes ou jeunes entrepreneurs de s’y installer et de rénover, réhabiliter ou requalifier eux-mêmes les espaces. Cela permet d’activer la dynamique de ce quartier et donc de lutter contre l’installation de squat. Et avec tous les espaces présents encore en friches, il y a vraiment de quoi faire. Je serai bien curieuse de voir ce qu’est devenu ce quartier dans quelques années !

Leipzig m’est donc apparue comme une ville dynamique, ouverte vers l’extérieur et l’avenir. C’est une ville ou les décisions de la municipalité en termes d’aménagement semblent relativement correspondre aux attentes et besoins de la population. Une ville qui ne semble pas avoir peur de l’évolution et du changement. On s’y sent vivant, à tel point qu’on ose même aller à une de ces multiples répétitions d’opéra ouvertes au public (l’opéra en allemand ou comment regarder Arte sans pouvoir zapper…) avant d’aller manger un vegan burger dans l’un des multiples restaurants végétaliens de la ville… Une sacrée expérience. Enfin moi ce que j’ai préféré, c’était quand même la soirée vin chaud, faut pas se mentir non plus !

Mercredi 14, après trois jours passés à Leipzig, je filais sur Prague. Changement de décor, changement de monnaie, changement de consonances de la langue, ça y est j’avais vraiment l’impression de voyager (jusqu’à ce que je découvre qu’eux aussi bouffaient de la saucisse à foison).

Tour d'Europe 2015 - Place de la Vieille Ville Prague République Tchèque
Place de la Vieille Ville – Prague – Octobre 2015

Prague est une belle ville touristique, y’a pas à dire. Mais comme je le disais en expliquant mon changement de programme, Prague c’est beau, ancien, historique, coloré,… Et moi je m’y suis un peu ennuyée. Urbanistiquement parlant bien sûr, je ne doute pas qu’en termes d’histoire ou de soirées (Prague serait la ville où les jeunes européens font la fête), la ville regorge d’expériences inoubliables. Mais en termes d’aménagement, je crois que rien n’a réellement évolué depuis le renouveau des années 90, renouveau ayant suivi la Révolution de Velours, la séparation avec la Slovaquie et l’entrée dans l’UE. On est figé 20 ans en arrière donc. Et qui dit années 90 et ouverture à la mondialisation dit grands centres commerciaux. Vous savez ces énormes blocs souvent tout vitrés et bien imposants (tout ce que j’aime). Pas beaucoup de choses sur lesquelles s’émerveiller donc. La ville étant posée sur des collines, aucun vélo ne circule. J’ai trouvé les rues piétonnes bien peu nombreuses par rapport à la taille de la ville (plus de 1 300 000 habitants). La visite du quartier juif s’est par exemple effectuée au milieu des voitures, un peu dommage. Les quais sont investis en été et les parcs plutôt agréables, ça c’est un bon point. Quelques statues modernes agrémentent la ville et viennent contrebalancer l’enchaînement incessant de ces immenses bâtisses colorés. La Maison qui Danse, symbole du renouveau praguois est plutôt agréable à regarder. Mais elle est surtout le seul bâtiment à la fois moderne et original que j’ai rencontré. Les tramways sont fonctionnels, bien insérés dans les espaces publics et desservent l’ensemble de la ville. Et je crois que j’ai fait le tour de mes remarques. Prague est une belle ville. Une vieille ville. Et personnellement le vieux, au bout d’un moment, je trouve ça chiant. J’ai donc profité de la ville comme une touriste, mangé une bonne saucisse dégueulasse dans l’une de ces innombrables baraques à saucisses en bois et apprécié le Light Festival avant de reprendre la route.

Munich, Vienne, Bratislava et Budapest, il m’en reste des choses à partager !

Je vous parle de tout ça dans les prochains jours. En attendant, je m’en vais profiter de Juju et de l’Halloween roumain.

A très vite,

Fanny

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